Réponse de la CGCCMA suite à la communication du collège employeur

Si l’important est de participer,

Il y a des records qui ne sont pas faits pour être battus.

Par voie de communiqué urgemment adressé à l’ensemble des personnels, tous les agents du réseau ont pu prendre connaissance du point de vue du collège Employeur quant au déroulement de la CPN 52 du 28 juin 2022.

Le titre, ironique à souhait, rejette la responsabilité de l’absence de dialogue sur les organisations syndicales. Chronomètre dans une main, package de mesures à prendre ou à laisser dans l’autre, le collège Employeur, sûr de son fait, semblait prêt à dégainer un communiqué avec une promptitude inhabituelle lorsqu’il s’agit d’informer les collaborateurs sur les décisions relatives à leurs conditions de travail.

La loi du genre veut que l’exposé soit partiel et partial. Regrettons tout de même que ne soit pas mentionné le fait que la CGC-CMA, pour la première fois, avait informé la Présidente de la CPN 52 qu’elle ne siégerait pas à cette réunion. Oubli lié à l’empressement de rédiger et diffuser au plus vite un communiqué à charge contre les parties adverses ?  A chacun d’imaginer.

Outre des points à faire évoluer au sujet d’une représentation plus juste de l’ensemble des organisations représentant le personnel au sein des instances paritaires, la CGC CMA, par la voix de son Président, dénonçait avec raison un « climat social fortement tendu sur le terrain et dans les instances, car le vécu des agents est en dissonance totale avec le discours et les attitudes du collège employeur sur le sujet de la rémunération. La proposition qui est soumise à la CPN52 par l’employeur d’augmenter la valeur du point d’indice de seulement 2.5 % n’est pas acceptable alors que la rémunération du personnel a été évaluée entre 13 et 20 % en dessous du marché par un auditeur privé, que le SMIC a été revalorisé de 5,9 % en un an et que l’inflation dépasse les 5.4 % à ce jour, pour l’année 2022. Soulevons une inflation cumulée de 13 % sans que les revalorisations salariales n’aient suivi la même tendance. Selon l’INSEE le SMIC pourrait être revalorisé de 2 % en août, une inflation qui devrait encore accélérer pour atteindre 6,8 % en septembre».

Ce rappel des faits était exprimé avant l’annonce faite hier par le gouvernement de la fin du gel du point d’indice des fonctionnaires avec une augmentation de 3,5 %, sans condition.

Nul besoin de se rappeler que ce gel n’a rien à voir avec la période glaciaire subie par notre point d’indice puisque les fonctions publiques ont enregistré quelques évolutions au cours de la dernière duodécennie quand rien ne bougeait dans les Chambres de Métiers et de l’Artisanat. Quelle corporation est restée muette pendant aussi longtemps ?

Par ailleurs, l’option qui consiste à vouloir couper court aux échanges et à la discussion en présentant des packages de changements indiciaires et statutaires est difficilement compatible avec une conception constructive et équilibrée du dialogue. Rappelons si besoin et par exemple que la CGC-CMA appelle depuis longtemps de ses vœux la mise en place d’un système de rupture conventionnelle de contrat et que l’introduction d’une formule de primes n’est pas tabou, sous réserve d’être suffisamment expliquée et transparente.

Il n’y a aucun motif de se réjouir de voir le dialogue social dans l’impasse. Le son des portes qui claquent ou le vide du siège déserté ne sont pas bon signe. Il est erroné de croire qu’en ce début de semaine, les organisations syndicales représentant le personnel des Chambres de Métiers et de l’Artisanat usaient de postures quasi-pavloviennes en quittant ou en n’étant pas présentes à la table des négociations.

S’il fallait remettre les pendules à l’heure, il est aussi temps de revenir à la réalité de chacun.

LES AGENTS SONT DUREMENT TOUCHES ET SUBISSENT UN RECUL NET ET FORT DE LEUR POUVOIR D’ACHAT.

AGISSONS TOUS AVEC RESPONSABLITE !

 

Information syndicale CGCCMA

Déclaration liminaire de la CGC CMA en CPN 52 le 1er mars 2022

Madame la Présidente,

La faillite des politiques de rémunération et l’obsolescence du cadre statutaire n’est plus à démontrer, il est subi au quotidien par les agents et les managers de terrain.
La CGC-CMA se veut force de proposition et entend peser pleinement dans le chantier crucial qui s’ouvre avec la nouvelle mandature.

L’état a demandé aux établissements publics d’appliquer, au 1er janvier 2017, les règles du RIFSEEP (Régime Indemnitaire lié aux Fonctions, à l’Expertise et l’Expérience Professionnelle) à leurs agents. Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat s’est affranchi de ce sujet jusqu’à ce jour.
Le salaire de base est relativement identique malgré le gel du point d’indice, mais l’absence de régime indemnitaire occasionne une perte de salaire net de 22% pour les non-cadres et de 26% pour les cadres. C’est justement le décrochage qui a été mesuré à l’occasion d’un audit mené en 2020
par le cabinet ARTHUR HUNT CONSULTING. La CGC-CMA entend porter cette réforme dans les instances paritaires et auprès du ministère de tutelle pour intégrer dans le statut l’Indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (IFSE), l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement. Cet axe de réforme est lisible pour le ministère et nous semble plus pertinent que des propositions centrées sur la refonte des grilles indiciaires et l’évolution du point d’indice, qui sont systématiquement rejetées depuis l’entrée en vigueur du statut réformé en 2009.

À l’issue de la régionalisation, nous relevons trop de disparités territoriales et nous avons la conviction que les prochaines années devront servir à l’homogénéisation pour éviter les clivages entre les sièges et les antennes. Le maillage territorial de notre organisation est une force qui nous distingue et il est important de stimuler les compétences au plus près des artisans pour relever les défis de demain. La capacité de soutien et d’action du réseau en période de crise sanitaire a marqué les esprits. Une trop importante centralisation régionale mettrait en péril cet équilibre.

Les représentants du personnel désignés pour siéger au sein de la commission paritaire nationale instituée par la loi du 10 décembre 1952, ne siègent pas nécessairement à la commission paritaire nationale visée à l’article 56. Les modalités de représentation dans les deux commissions n’étant pas les mêmes, des organisations syndicales représentatives ne peuvent pas participer à l’élaboration et à la négociation des travaux préalables. Cette problématique impacte le fonctionnement démocratique et prive injustement des électeurs de leurs droits. (36% des votes exprimés lors du précédent
renouvellement). Notre organisation syndicale souhaite la mise en place d’une disposition statutaire qui donnerait un voix consultative et la faculté de proposition en CPN56, aux organisations syndicales concernées. Cette disposition est déjà applicable pour la représentation des secrétaires généraux.

Déclaration liminaire CPN52 – 01032022